Je ne pouvais pas reprendre le blog, comme ça comme si de rien n’était, comme si vendredi dernier tout avait été normal… Non! Ça serait beau, si… vendredi tout avait été normal. 

C’est dur, très dur pour moi de refaire surface , je ne pensais pas que ça allait tant m’affecter. J’ai broyé du noir pendant quelques jours, mais je sens que ça va mieux, je relève la tête, enfin, tout du moins j’essaie. Il est encore dur pour moi de regarder les infos, sans que les larmes me montent, mais il le faut car à la maison je ne suis pas seule, j’ai deux poupées à mes cotés, un mari formidable, et ça je peux vous dire que ça vaut le coup de retrouver le sourire.

Depuis que j’ai eu ma deuxième fille, je suis devenue ultra-sensible (j’avais déjà évoqué le sujet ici) dans la vie de tous les jours. Je pleure devant (presque) tous les films, je m’attendris devant un couple d’amoureux, une mamie, un enfant, une chanson, un spectacle, une parole, devant les infos du monde … mes émotions sont telles que je ne peux les contrôler. J’ai la larme facile comme on dit.

Mais voilà, j’avais quelques bonnes raisons de pleurer et pleurer encore ce week-end! Je dis « des raisons » mais non, car je ne comprends, alors des raisons il n’y en avait pas. J’ai pleuré de haine, de colère, de peur et surtout de compassion… Je ne comprends pas toute cette violence, et je pense que je ne comprendrais jamais, je n’ai d’ailleurs pas envie de comprendre. Nous vivons en France dans un pays qui se veut libre et nous sommes en 2015, merde, en 2015 quoi! Comment, comment est ce possible? Vraiment ça me dépasse!

Comme vous, j’ai vu passer sur Twitter, Facebook, journaux, web les portraits de Ludovic, Matthieu, Baptiste, Halima, Mathias et Marie ce joli couple, Aurélie, Élodie… et encore beaucoup d’autres partis trop tôt (beaucoup d’autres? oui, c’est horrible de dire ça). J’ai aussi entendu les nombreux témoignages des personnes qui, dans leur malheur ont eu beaucoup de chance, ceux qui ont survécu, mais qui resterons à jamais marqué, de cette soirée du 13 novembre 2015. Le coeur serré, comme beaucoup, je me suis dit que oui ça aurait pu être moi, que j’aurai pu être à une terrasse ce soir de novembre particulièrement doux, que j’aurai pu être accompagné de mes enfants, que j’aurai pu être au Bataclan. Comme beaucoup je me suis dit que ça aurait pu être mon ami(e), mon mari, ma soeur, mon frère, comme beaucoup j’ai eu mal au coeur de voir cette ville meurtrie, comme beaucoup je me suis dit putain, merde, c’est pas vrai?, bande connards!

J’ai donc pleuré de rage, et d’incompréhension mais aussi pleurer d’AMOUR et je crois que c’est ce qu’il faut que je retienne de ces larmes, L’Amour : Tous ces pays et leurs monuments aux couleurs de la France, ce petit garçon aux origines Asiatique qui avec son papa nous font une belle leçon de vie en nous disant que nos armes à nous ce sont des fleurs, Danielle 77 ans avec un discours tellement juste qui secoue le web, les artistes qui se mobilisent, Madonna entre autre qui reprend « La Vie en Rose » parce que oui la vie, notre vie, doit être rose, ce jeune pianiste qui fait 700 kilomètres avec son piano et qui vient après l’horreur poser quelques notes douces sur les trottoirs de Paris, Daphné Burki qui nous montre ses tatouages en tapant du poing, le corps médical qui s’est mobilisé et qui a travaillé de nombreuses heures main dans la main, l’armée Française, la police national, le GIGN, le RAID qui ont fait un travail remarquable, Canteloup qui avec la voix de Guy Carlier nous signale que dans le mot kalach il y a le mot « lache », et il n’a pas tort, les gens comme vous et moi, ces anonymes qui ont aidé, sauvé des vies. Alors oui nous avons un pays haut en couleurs, mais un pays où l’union fait la force.

Et vous savez ce qu’il me fait le plus peur? Ce n’est pas eux, cette bande de malades, car non ils ne m’empêcherons pas de continuer à vivre, de continuer à rire aux éclats, à boire un peu trop,  d’écouter de la musique trop fort, je continuerais à sortir trop tard, à m’engueuler avec mon mec parce que oui nous ne sommes pas tous les jours d’accore et j’avoue j’adore lui tenir tête, je continuerai d’aimer à l’infini et au-delà. Mais quand on a des enfants on pense forcement à eux, et rien qu’à eux bien souvent, je n’ai pas peur pour moi non, mais j’ose dire que j’ai peur pour mes filles oui. J’ai quitté Paris il y a 3 ans pour vivre en province, pour elles, c’est un choix qui n’a pas été simple car j’étais très (trop?) attaché à cette ville dans laquelle j’ai grandie, c’est dans cette ville que j’ai vécu mes soirées les plus folles, c’est dans cette ville que j’ai mangé les meilleurs hamburgers, le meilleur japonais, le meilleur Thai, c’est à coté de Paris que je me suis marié et que j’ai eu mes enfants et c’est aussi à Paris et dans sa région qu’une partie de ma famille vit et je sais qu’un jour elles partirons, elles aussi pour vivre leur vie, pour vivre leurs rêves, pour étudier, découvrir, pour aller des concerts, pour danser jusqu’au bout de la nuits, pour boire, pour faire la fête… C’est dur de se le dire aujourd’hui hein, quand on voit ça? Voilà pourquoi j’étais si mal… mais je leur souhaite d’être heureuse et épanouis, je leur souhaite de voyager sans avoir peur, de rencontrer un tas de personnes, je leur souhaite d’aimer de toutes leurs forces et d’être libre!

Je suis encore bouleversé et encore une fois c’est les larmes aux yeux que j’écris ces quelques lignes mais j’en avais envie, j’en avais surtout besoin, avant de tourner cette page, tout du moins sur le blog et reprendre un rythme léger et futile…

Alors on en parlera plus ici, non on va rire, on va découvrir, parler restos, bonnes adresses, musique, on va parler des choses futiles mais on s’en fou, on va s’aimer et on va vivre pour tout ceux qui sont partis trop vite!

ps: Merci à ma pépétte pour ce beau cadeau ♥